7 questions à Dominique Breton


Dominique Breton

Aujourd’hui les 7 questions sont posées à un jeune auteur français : Dominique Breton.

Cet Orléanais est l’homme derrière Ignis, un jeu abstrait de stratégie ou l’eau et le feu s’affrontent. Tout dernièrement Les Souris Gourmandes sont venues envahir les étalages des boutiques de jeux et elles se battent pour collecter du fromage tout en évitant les pièges et les chats.

Dominique a énormément de prototypes dans ses manches et nous allons en entendre parler de plus en plus.

Un fait très intéressant est le choix de Dominique en ce qui concerne l’éditeur de Les Souris Gourmandes en Suisse : IF Association ( distribué en France par Paille Editions). Alors je vais prendre un petit moment pour présenter IF Association avant de vous laisser lire les réponses aux 7 questions car le choix de Dominique est assez honorable.

IF Association est une association à but non lucratif dont l’objectif est de promouvoir la création en montant des projets et de reverser une partie des bénéfices à des associations (humanitaires, protection de l’enfance, protection de l’environnement,…). Dans le cas de Les Souris Gourmandes, 50% des bénéfices des ventes vont à l’association Theodora.

Voici donc les 7 questions à Dominique Breton

1. Quel âge aviez-vous lorsque vous avez joué à votre premier jeu de société et qu’était-il ?

« Oula ! C’est loin ça…Je serais bien incapable de répondre à cette question. Ce que je peux dire par contre, c’est que quand j’étais petit, je jouais pas mal avec mes cousins et cousines. On jouait à des jeux de cartes exclusivement, et, d’après eux j’inventais des règles qui… bizarrement… me permettaient de gagner. Mais bon, tout ça c’est des racontars bien sur. »

2. Pourquoi et comment avez vous décidé de créer des jeux de sociétés ?

« j’ai repris le jeu de société, après une longue pause dédié aux jeux vidéo, j’ai rapidement repris mes habitudes de créatif touche à tout. Cette envie de créer je l’ai toujours eu, musique, dessin, animation, roman, modélisme etc… mais souvent mes projets n’aboutissaient pas. Avec le jeu de société j’ai découvert une activité très riche, création de mécanique, écriture de règle, vidéo, activité manuel, graphisme, rencontre etc… La création d’un jeu de société génère tout un tas d’activités plus ou moins créatives, et comme je n’aime pas rester trop longtemps sur quelque chose cela me va très bien. J’ai donc pu commencer à finaliser des projets, et cela changeait de mes habitudes. Je pense que c’est ce qui m’a convaincu d’en faire mon activité principale. »

3. Quel sont vos 3 jeux de société favoris et pourquoi ?

« Il est très difficile de répondre à cette question. Comme pour la musique, le cinéma, la littérature. J’apprécie beaucoup de jeux.

Je peux citer 3 jeux, de la à dire que c’est mon top 3…

Le trône de fer le jeu de plateau : J’adore ce jeu, son univers, ses déséquilibres entre les factions, ses phases de diplo, d’affrontement et de réflexion.

Tzolk’in : Il a su s’imposer à moi parmi tout les jeux de placement d’ouvrier. Il est simple et lisible, avec une profondeur de jeu et des mécanismes que j’apprécie particulièrement.

Lewis et Clark : Et je ne dis pas ça car son auteur est un ami. Ce jeu est un petit bijou, dans son matériel et son thème parfaitement adapté à la mécanique. Il y a eu un énorme travail d’équipe entre l’auteur, l’éditeur et l’illustrateur et cela paye. Je me rends compte que j’aime bien les jeux ou l’on gagne au rush, ou c’est la course mais ou il n’est pas nécessaire de partir en premier à fond. L’optimisation de main, la gestion des ressources et des indiens, la mécanique du campement… C’est sacrément bon. »

4. Pour vous quel est la meilleure combinaison pour un jeu à succès ?

« Cela dépend du type de succès, un succès éphémère sera souvent lié au marketing alors qu’un succès sur la durée sera plus lié aux qualités du jeu et au travail de l’équipe qui le porte. Le problème est, que la qualité d’un jeu est subjective, mais plus votre jeu touchera de monde et plus il aura de chance d’être un succès.
Mais avant d’être un succès, un jeu doit être connu. Un jeu pourra être le meilleurs et le plus fédérateur du monde, s’il n’est présenté qu’a la famille de l’auteur il n’ira pas loin. »

5. Comment procédez pour créer un jeu ?

« Il n’y a pas une façon de procéder pour créer un jeu. Je vais vous donner la mienne qui est à l’opposé de celle de certains auteurs mathématiciens.
Je suis un instinctif, mes idées de jeu me viennent comme ça à l’improviste. Une discussion avec mes filles, la découverte d’un objet, une partie d’un autre jeu, un objet que j’imprime en 3D… Bref tout est bon pour amener des idées. Cela ne m’empêche pas de devoir parfois créer en ayant des contrainte, et d’ailleurs j’aime bien ça, mais même dans ces conditions c’est plus le vécu qui m’apporte mes idées.
Je ne pense pas que se soit la meilleurs façon de créer. Il peut être compliqué de faire des réglages de jeu un peu complexe lorsque l’on travail à l’instinct comme moi. »

6. Quels conseils donneriez vous à quelqu’un souhaitant créer un jeu de société ?

« Ne le faite pas, il y a déjà trop d’auteurs dans la place 😀
Non, sérieusement, cela dépend de la démarche de création. Quelqu’un qui veut créer un jeu juste pour jouer avec ses enfants, sa familles et ses potes n’aura pas besoin d’avoir la même approche de quelqu’un qui veut se faire éditer.

Une personne qui veut se faire éditer doit jouer beaucoup, écouter et apprendre des autres, montrer son jeu partout et savoir accepter et utiliser la critique. Se montrer lui même beaucoup pour être reconnu de la profession. Tester son jeu encore, encore et encore. La création de jeu de société c’est vraiment du boulot. »

7. Pourriez-vous nous donner une petite information sur votre prochain projet ?

« Alors j’ai plus d’une dizaines de protos qui circulent. Par exemple, les Zœils un petit jeu avec un peu de mémory mais surtout avec beaucoup de discrimination visuel ou il faut appareiller des paires de Zœils tous en même temps.
J’ai ensuite Speed Draw qui a gagné le prix du Jury jeune à Ludix de cette année, c’est un jeu ou l’on dessine extrêmement vite (1 fraction de seconde) pour pouvoir attraper la carte avec le mot qui représente notre dessin.
Et pour finir, je parlerais de Crazy Farm, un jeu de reconnaissance tactile ou il faut regrouper les bons animaux de la ferme sur une carte et cela le plus rapidement possible. Il a été sélectionné à Ludinord et y sera donc présenté à la fin du mois de mars. »

Merci Dominique pour avoir répondu aux 7 questions. Pour plus d’information sur Dominique: http://zeblate.com/ et pour plus d’information sur IF association: http://www.if-association.com/

Les souris gourmandes

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