Aujourd’hui, j’ai le plaisir et la chance de vous présenter les auteurs d’un de mes coups de coeur ludiques pour 2014.
Ce jeu est un compromis entre un wargame et un jeu de plateau. Sa mécanique en fait un wargame facile à apprendre au même titre que Mémoire 44 mais avec plus de profondeur et de possibilités et la qualité de son graphisme le rend très agréable à jouer. La qualité du matériel en général est également remarquable et vous évite de dépenser des fortunes en figurines et en heures de peinture.
Ce jeu, bien sur, est Heroes of Normandie.
Les 2 auteurs de ce jeu, pères de famille vivant à Paris, ont créé également Frontiers. Leur dernier jeu est illustré par Alexandre Bonvalot avec une bonne touche d’humour.
J’ai eu la chance de rencontrer Yann lors d’un événement ludique au sud de la France ( le festival de Cannes pour ne pas le nommer) où j’y ai découvert ce jeu réellement et ce fut le coup de coeur.
Voici donc les 7 questions à Yann et Clem.
- Quel âge aviez-vous lorsque vous avez joué à votre premier jeu de société et qu’était-il ?
“On parle évidemment de jeux autres que le Monopoly, Docteur Maboul et La Bonne Paye, hin ? On devait avoir une dizaine d’année. C’était Cry Havoc et Siège.”
2. Pourquoi et comment avez-vous décidé de créer des jeux?
“Le premier jeu qu’on ait créé, c’était pour donner des règles à nos batailles de petits soldats en plastique. Puis, comme la cour dans laquelle on jouait était pavée, on a utilisé les pavés comme cases pour une course de voiture en légo customisées, inspirées de Car Wars.
Ensuite on a fait un jeu qui jetait déjà les bases de Heroes of Normandie. On l’avait même présenté à Duccio Vitale (Cry Havoc). On avait 12 ou 13 ans…
Donc pour nous,créer des jeux ce n’est que la continuité logique de cette époque. On n’a pas pu faire autrement. Heroes of Normandie, c’est la suite logique à nos batailles de petits soldats.”
3. Quels sont vos 3 jeux de société favoris et pourquoi ?
“Il y en a beaucoup, et ils sont nos préférés pendant une période. Puis un autre prend sa place et on y joue beaucoup et il est détrôné par un autre. Et ainsi de suite. Donc on va plutôt parler de ceux qui nous ont marqués, qui ont influencé notre créativité.
Small World pour la beauté et la simplicité de la mécanique, pour sa rejouabilité et son univers graphique. Lui reste indétrônable…
Blood Bowl… Ben parce que c’est Blood Bowl ! On n’y joue plus, mais ils nous a énormément marqués. On joue par contre pas mal à Blood Bowl Team Manager.
Warhammer 40K, Necromunda et Epic Space Marines, ainsi que la série de Siège et Cry Havoc. C’est notre socle, nos racines, notre madeleine de Proust. Tout vient de là. Pareil, on n’y joue plus (même si Yann continue de monter des armées d’Epic de dimension… épique) mais ils ont imprimé au fers rouges notre vision du jeu.
Et puis Supergang parce que c’est un jeu mythique… Comme Space Hulk. Argh, tu vois on ne peut pas s’arrêter à 3 jeux !”
4. Pour vous quelle est la meilleure combinaison pour un jeu à succès ?
“Une mécanique simple qui apporte une profondeur et une rejouabilité alliée à une véritable attention portée à l’univers graphique et au background.
Pour nous, la partie visuelle d’un jeu est très importante. Combien de jeux ont une mécanique splendide mais piquent les yeux quand on ouvre la boite ?
Le monde ludique a changé mais il reste encore du boulot sur ce sujet.”
5. Comment procédez-vous pour créer un jeu ?
“On part d’une envie. « Hey ! Si on faisait un jeu sur des bandes de sales gosses qui se tirent la bourre pour être les plus célèbres du canton ? » Et puis on se demande quelle type de mécanique pourrait le mieux accompagner le thème du jeu. Ou vice et versa si on part sur un gameplay en particulier, mais c’est plus rare. Nous on aime raconter des histoires avant tout.
Il existe beaucoup de jeu dont la mécanique ne correspond pas à l’univers. On eut jouer à un jeu d’heroic fantasy avec haches à double courbure et épée Vorpal et on se retrouve avec une mécanique de gestion de ressources. Le joueur est déçu, pas parce qu’il n’aime pas la gestion, mais parce qu’il voulait bourrer la margoulette à une bande d’Orcs.”
6. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un souhaitant créer un jeu ?
“Fuis pauvre fou !
Plus sérieusement, commencer comme on le sent, tester, tester et retester puis enlever le superflus et recommencer les tests. Vous n’avez pas besoin de créer 84 valeurs pour définir un tank, lancer 32 dés pour réussir une action n’apporte pas grand chose et, même si historiquement une canalisation d’évacuation des eaux usées à Chicago en 1886 faisait 52 cm de diamètre, ne sacrifiez pas votre gameplay pour ça. Allez au plus simple, au plus efficace au plus fun. L’important c’est que les joueurs réunis autour de la table s’amusent.”
7. Pourriez-vous nous donner une petite information sur votre prochain projet ?
“Il y aura des épées à deux mains…”
Merci à vous deux Yann et Clem pour avoir pris le temps de répondre aux 7 questions malgré les sorties liées au dernier Kickstater et les projets de futures extensions et jeux. Un trés bon rétablissement à Clem également.
Je suis sur que comme moi, vous ne pouvez pas attendre les prochaines sorties de ces deux créateurs!
Pour en savoir plus sur Heroes of Normandie : http://www.devil-pig-games.com/